L’Association des professionnels de l’édition musicale (APEM) a déposé vendredi dernier un mémoire à l’intention du Groupe de travail sur l’avenir de l’audiovisuel au Québec (GTAAQ). Dans son document, l’APEM démontre en quoi l’apport de la musique est essentiel au secteur de l’audiovisuel québécois et à la pérennisation de notre culture. Pour ce faire, l’APEM a identifié trois principaux axes d’intervention névralgiques à une bonne synergie entre les secteurs de la musique et de l’audiovisuel:
- Des stratégies de développement de public qui dépassent nos secteurs respectifs doivent être mises en place. La promotion croisée est à l’avantage de notre culture et fera rayonner tant notre musique que nos productions audiovisuelles. Par exemple, plusieurs artistes musicaux québécois ont un large auditoire et beaucoup d’influence sur les médias sociaux. L’intégration et le soutien de la musique locale dans le milieu scolaire sont également fondamentaux. Nous croyons aussi qu’il faut encourager les productions audiovisuelles dont les concepts mettent en valeur la musique, qui sont par ailleurs très populaires. Il faut travailler ensemble pour faire vivre et rayonner notre culture dans l’imaginaire collectif.
- L’adoption de bonnes pratiques concernant l’utilisation de la musique dans nos productions audiovisuelles doit être assurée afin de bonifier la qualité de nos trames sonores. Il faut mieux planifier le côté audio des productions, tant au niveau de la vision artistique que des moyens financiers pour la concrétiser. La planification n’entraîne pas nécessairement des dépenses supplémentaires; elle permet surtout de prendre des décisions éclairées, ce qui évite des problèmes en postproduction. Il faut également libérer adéquatement les droits musicaux pour garantir l’accès à nos productions et permettre leur exportation. Enfin, il faut continuer à encourager la collaboration et le partage entre nos secteurs.
- Nous devons financer adéquatement nos trames sonores et assurer l’utilisation de musique québécoise dans nos productions. Les productions québécoises investissent un pourcentage de leur budget de production très inférieur à la concurrence, ce qui nuit à l’attractivité de notre culture. Les montants investis dans la trame sonore procurent un excellent retour sur investissement en ayant un impact direct sur la qualité des productions. Or, le budget musique est trop souvent utilisé pour faire face aux imprévus et devient donc famélique. Pour assurer la qualité des trames sonores, nous croyons que les budgets de production devraient avoir des enveloppes dédiées à la musique et qui ne pourraient pas être utilisées à d’autres fins. De plus, pour maximiser les retombées de l’argent public sur notre culture et notre musique, il faut inciter les productions à utiliser de la musique québécoise. C’est pourquoi les subventionnaires devraient exiger que 75% des investissements dans la trame sonore bénéficient à la musique québécoise.
Rappelons que le GTAAQ a été mis sur pied par le ministre de la Culture et des Communications Mathieu Lacombe en réponse aux défis du secteur audiovisuel. Le mandat du GTAAQ consiste à présenter au ministre Lacombe des propositions concrètes et un plan d’intervention spécifique afin d’assurer la pérennité, le maintien de la qualité et le rayonnement, au Québec et à l’international, du secteur audiovisuel québécois. Le GTAAQ est co-présidé par Monique Simard et Philippe Lamarre et est composé de quatre autres membres, soit Sophie Dufort, Jean-Christophe J. Lamontagne, Christine Maestracci et Stéphanie Morissette.
Pour plus de renseignements, consultez le document ci-dessous acheminé par l’APEM au GTAAQ.